Darkoï

© Darkoï / Aline Rabusseau

Graphiste de formation, Sylvain Garrigues a toujours été attiré par toutes les formes d’expressions artistiques et notamment par la culture et l’art japonais. 
Depuis sa plus tendre enfance, ses vacances se sont déroulées au bord de l’océan, sur l’île d’Oléron, où il a pu passer ses étés à la recherche de trésors marins, à partager des pêches presque miraculeuses avec son père et à se familiariser avec la faune et la flore côtière et marine.

Imprégné par cet environnement, il n’a jamais cessé de retourner inlassablement près de l’océan jusqu’à s’y installer. Il a alors  pu s’impliquer et créer un réel tissu social afin d’approfondir ses connaissances et nourrir sa passion.

Cette sensibilité au milieu marin s’étend plus généralement au milieu aquatique. En effet, en tant que Ligérien depuis sa naissance et habitant Savonnières (village de bateliers bordé par le Cher), l’écosystème de rivière fait également partie de sa culture.
Mais il manquait quelque chose à cette affection pour ces environnements aquatiques. La pêche, les échanges avec les professionnels, les actions écologiques ont alors trouvé un sens concret lorsqu’il découvre, il y a 6 ans, l’art du Gyotaku, pratique ancestrale de création d’empreinte de poisson et se met à l’étudier et à le pratiquer.

La pratique du Gyotaku a parfaitement complété sa passion initiale, pour en faire un tout. Il s’agit d’une démarche complète, pas seulement artistique, faisant intervenir la connaissance de l’animale, de son biotope, tout en rendant hommage à la nature.
La technique du Gyotaku demande beaucoup de travail, de rigueur et de passion, mais les échanges passionnants avec les Maîtres, les professionnels et les visiteurs d’expositions l’encouragent toujours plus.

© Darkoï

L'histoire

Le gyotaku est un art japonais consistant à reproduire des empreintes de poissons sur différents supports tels que du papier ou du tissu. Cette méthode était utilisée par les pêcheurs pour immortaliser leurs plus belles prises. Ils pouvaient ainsi prouver leur valeur de pêcheur à leurs pairs.

Sur leurs œuvres, les pêcheurs japonais inscrivaient également les mensurations de leurs prises, le lieu de la capture et ajoutaient parfois un poème de remerciement avant d’apposer leur signature.

Le gyotaku est donc un mode d’expression du respect et de la gratitude du marin pêcheur envers la mer nourricière. Dans cet élan artistique s’exprime la satisfaction et la fierté d’avoir pris une pièce d’exception mais aussi la reconnaissance de la générosité des océans.

Les deux exemplaires les plus anciens que l’on connaisse remontent à l’époque d’Edo et datent de 1862.

La technique

Les gyotakus de Darkoï sont réalisés dans la plus pure tradition japonaise. Encre de chine, papier japonais et 5 empreintes maximum par poisson. Les empreintes ne sont pas retouchées, d’où la grande difficulté de réussir à avoir un beau résultat sans artifices. Cela permet de garder la pureté, la vérité et l’émotion de l’empreinte, sans tricher. Seul l’œil est repeint par la suite, afin de «redonner vie» au poisson, comme le veut la tradition.

Attaché au respect des bonnes techniques traditionnelles, passionné par cet art au principe simple mais à la technique exigeante et demandant une implication complète, Sylvain a décidé de réaliser de plus en plus ses gyotakus avec de l’encre de seiche. Plus délicate à utiliser, elle apporte à son sens, encore plus d’authenticité, de naturel et de vérité.

Dans un souci écologique, tous les poissons utilisés ne font pas partie d’espèces menacées et sont issus de la pêche durable, ils sont ensuite consommés.  Aucun poisson n’est acheté ou pêché uniquement pour faire le gyotaku, comme le veut la tradition.

Son objectif est de redonner vie au poisson, de rendre hommage à la nature.

© Darkoï
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